• Guna Sattwa et Yoga (4)

    Les forces sattwiques sont notre héritage, la confiance, la foi, la faculté de communion et la compassion existent en nous. Mais ce sattwa est plus ou moins actif, parfois totalement écrasé.

      

                    Le Guna Sattwa et le Yoga (4)

     

      

    La nature du Guna Sattwa

      

    Fort d’un rajas renouvelé et bien orienté, on peut ensuite atteindre la pureté du sattwa et se baigner à la source immuable de son être.

    On considère le sattwa comme positif, lumineux, pur… C’est vrai mais l’on devrait d’abord considérer que le sattwa existe à l’intérieur de chacun. Les forces sattwiques sont notre héritage, nul besoin de les rechercher ou de les cultiver !  La confiance, la foi en font partie, la faculté de communion et la compassion aussi. Bien sûr, le sattwa est plus ou moins caché, il n’est pas forcément très actif. Parfois, il est même totalement écrasé par d’autres aspects de la personnalité, l’ego ou la raison notamment. Mais son existence en chacun ne fait pas de doute.

      

    Reconnaissons simplement notre être comme le dépositaire de la force divine. A ce titre, nous sommes de nature sattwique, il est donc inutile de chercher le sattwa ou d’entretenir des qualités qui lui correspondent.  

      

      

    Activer le sattwa inhérent

      

    Comment va t’on activer ce sattwa, faire grandir la confiance, actualiser la foi ? Bien souvent, on tourne le dos à soi-même et c’est pour cette raison que l’on est privé des qualités intrinsèques de sa personnalité. La confiance et la foi sont présentes mais on les ignore ou on les écrase pour des raisons aussi variées que secrètes.

      

    De façon naturelle, nous bénéficions tous un potentiel sattwique qui pourrait drainer le rajas et nous éviter de retomber sous l’effet du tamas, dans notre bulle close. Le sattwa est en effet comparable à un aimant capable d’attirer la force rajasique. Il est possible d’installer un cercle « vertueux » si l’on se penche sur soi-même pour prendre en compte la richesse du sattwa qui existe à l’intérieur. Ensuite, laissons la Nature et ses gunas exécuter leur danse, le rajas fera briller notre sattwa sans que l’on ait besoin de s’en occuper.

      

    C’est ainsi que l’on peut vraiment grandir, trouver un vrai contentement, garder espoir dans la vie en toute circonstance. La confiance que l’on met dans la vie est une conséquence de la confiance qu l’on a vis-à-vis de soi. Notre position par rapport au « destin » est un bon exemple. On dit « c’est mon destin, c’est mon karma, je n’y peux rien. » Cette attitude est irresponsable. Il est vrai que le destin ou le karma existe et qu’il nous conditionne.

      

    Cependant, le destin est le moyen qui nous est proposé pour avancer dans notre évolution. La Prakriti nous l’offre comme un moyen de guérison. Mais on a du mal à accepter ce don ! On veut autre chose, une vie satisfaisante à tout point de vue et à tout moment. On n’est pas content de ce que l’on a dans la vie, on va essayer de lutter pour avoir ce que l’on n’a pas. C’est une mauvaise utilisation du rajas puisque cela implique de tourner le dos à ce qui existe, de négliger ce qui est offert. Cette illusion nous prive de beaucoup de choses ! Constatons chacun pour soi à quel point la satisfaction personnelle est plus importante que la santé de l’être intérieur !

      

      

    Association entre rajas et sattwa

      

    Un jour ou l’autre, on doit nécessairement apprendre à utiliser les karmas comme une marche d’évolution. Pour cela, il faut d’abord accepter les conditions présentes de sa propre existence : cette vie-là, ces situations-là nous sont précisément destinées, c’est une marque de sagesse que de les accueillir de façon positive. Puis il faut chercher ce qui est en jeu dans ces karmas avec la méditation ou la réflexion. C’est alors que le rajas et le sattwa peuvent se rejoindre s’associer pour transformer la vie. Même les événements douloureux deviennent sources de lumière et de connaissance.

      

      

    En conclusion : les 3 Gunas, la sadhana et la vie quotidienne

     

    Tamas, rajas, sattwa sont des mécanismes qui influencent le monde entier, notre personnalité, le corps, le mental. L’âme est au-delà des gunas mais pour l’atteindre, cette réalité des gunas doit être connue et maîtrisée.

      

    Ce qui est intéressant est d’analyser notre sphère d’action quotidienne avec ces notions, sans y mettre de connotations morales. Aucun des gunas n’est négatif, ils ont tous les trois un rôle à jouer en partenariat avec les autres. Pour conduire le courant, un fil électrique possède trois câbles, un positif, un négatif et un neutre. Il en est de même pour la Prakriti, elle agit avec trois agents. Tamas est le pôle négatif ; sans lui, pas de stabilité. Rajas correspond au pôle positif ; sans lui, pas de mouvement. Et sans sattwa, il n’y a aucun contrôle, pas de direction.

      

    Souvent les personnes qui font de la spiritualité veulent s’extraire de la réalité. Leur corps leur paraît un écueil, un poids. Ou bien, ils veulent s’extraire de leur destin. Pourtant, ce sont nos ancrages : le corps et les sens nous permettent d’aborder le monde ; le destin nous offre un certain champ d’action, il est notre guide.

      

    Même si ces aspects présentent une certaine inertie, devenir malade, vieillir, avoir un travail contraignant, vivre avec quelqu’un dont les aspirations sont différentes, ce sont les conditions de notre existence terrestre. Même si nous ne pouvons pas forcément faire tout ce que nous voudrions faire, cette vie-là et ce corps-là sont bénis. Ces erreurs de jugement proviennent de notre ignorance sur le but réel de la vie. Elles sont souvent fatales, au moins à long terme.

      

    Rappelons-nous aussi que le rajas sera orienté selon nos choix de chaque instant. En lui, tout est mouvement mais vers où ? Qui donne la direction ? Pratiquant de yoga ou non, nous devons un jour élucider cette question. Il nous appartient de tester l’importance de nos aspirations sattwiques profondes, de les laisser nous parler, de nous laisser guider par elles. Ainsi, notre chemin de transformation deviendra clair et aisé.

      

    Quant à notre pratique de yoga, on peut mieux comprendre les processus en jeu à la lumière de ces gunas. Tamas, rajas et sattwa sont des réalités qui imprègnent la sadhana. Quand la pratique devient un mécanisme d’habitude, une imitation, la répétition de quelque chose de connu, le tamas prédomine : on fait la posture sans vraiment la faire, on refuse de s’investir et d’être présent. Traditionnellement, la sadhana devrait rester quasi identique pour permettre d’identifier ce genre de problèmes d’habituation.

      

    Lorsque l’on veut prouver quelque chose à soi-même ou aux autres, on est dans un rajas mal utilisé : on espère faire des progrès, on veut dépasser une condition présente jugée inacceptable.

      

    Pour que rajas s’unisse au sattwa inhérent, on doit l’orienter correctement dans le cours de la pratique. Cela signifie simplement être conscient de ce qui existe sur le moment. Et pour avoir une conscience continue de soi à tous les niveaux - corps, mental, prana - il faut beaucoup de rajas ! La capacité de conscience unifie et permet de ne plus être l’acteur : on est suffisamment détendu et présent pour laisser les choses se faire et au-delà de la performance, on est le témoin éternel, le drashta. Une sensation d’espace et de liberté apparaît, ce qui indique l’activité de sattwa. Quoi de plus créatif que d’être… l’espace de la conscience pure nous le permet.

      

    La sadhana est une illustration de ce qu’il nous faut réaliser dans la vie quotidienne. Le sattwa existe déjà à l’intérieur de nous, soyons-en sûrs et dirigeons notre existence avec le souci d’équilibrer rajas et tamas. Une telle démarche s’inscrit résolument dans le respect de l’être tel qu’il est, le vécu devient un laboratoire pour faire certaines expériences. On ne s’occupe pas de dépasser des états, d’avoir des extases ou des expériences, d’atteindre la félicité. On établit des équilibres, on vit en utilisant à bon escient les moyens qui nous sont donnés. Au lieu d’être toujours en recherche de nouveautés susceptibles de soulever pour un temps le voile de notre tamas, on vit enfin sa propre réalité.

      

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